Les voyageurs les plus exigeants recherchent des bateaux plus petits pour éviter les géants des mers. Ce nouveau créneau a également attiré les grandes entreprises qui cherchent à limiter l’exode des clients fortunés.
Ushuaia à 55 degrés de latitude sud. Au Red Velvet Théâtre de L’Austral, 179 passagers ont lu attentivement les consignes de l’IAATO (International Association of Antarctic Tour Operators). Ils se sont engagés à ne pas « nourrir, toucher ou capturer d’oiseaux ou de phoques ». Le chef des dix naturalistes à bord a déclaré : « Dix jours en Antarctique, ce n’est pas une croisière ordinaire, c’est une expédition. » est une réussite. Environ 10 personnes attendent de lever l’ancre alors que nous traversons le passage de Drake et approchons de l’imposante Cordillère. « Pour le pôle ! D’ici 2023, nous devons livrer 46 navires d’expédition transportant de 100 à 536 passagers aux normes Polar Class 6. », a déclaré Vincent Groizeleau, rédacteur en chef de Mer et Marine. Les compagnies maritimes sont désireuses d’exploiter ce marché de niche pour les riches.
Grâce à cet engouement, Ponant passera de 5 navires en 2015 à 12 navires en 2021. Cette année, un brise-glace polaire à moteur hybride (gaz naturel liquéfié et électrique) d’une valeur de 270 millions d’euros sera livré à la société « Le Commandant Charcot ». Pendant l’été arctique ou l’hiver antarctique, il transportera 270 passagers et touchera le pôle Nord géographique. « Nous sommes fiers de hisser le drapeau français sur le toit du monde », déclare Jean-Emmanuel Sovet, Président de PONANT, expliquant les origines de la grande aventure de l’entreprise désormais détenue par Artemis (Pinault).
Le partenariat entre Luxury World et Merchant Marine a été un énorme succès. Conçu par l’architecte Jean-Philippe Nuel, les tapis crème et les têtes de lit en cuir blanc lui donnent l’air d’une valise Wild Forties pour l’ascension de l’Everest, mais c’est complet. Quatre bateaux de la série Explorers (92 cabines), que la compagnie met en service depuis 2018, sillonnent les régions polaires. Il propose également des «croisières vertes» vers l’Amazonie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée et des «expéditions bleues» vers l’Océanie.
David Tanguay, directeur commercial de Quark Expeditions, une autre entreprise spécialisée dans les voyages polaires, a déclaré que les croisières d’expédition sont axées sur la destination, contrairement aux croisières régulières axées sur les bateaux. La conférence, qui se tiendra à bord du nouveau navire « World Explorer » de la compagnie maritime canadienne, portera sur le réchauffement climatique et les problèmes environnementaux. Cette quête de sens se fait en petits groupes.
Le bon de commande du chantier naval est clair, avec plus de la moitié des 124 navires de croisière prévus d’ici 2027 transportant moins de 500 passagers. Un retour à la fin du XXe siècle, lorsque les paquebots transportaient jusqu’à 1 000 passagers. En conséquence, les petites entreprises ont décliné et les géants de l’industrie ont investi dans des modèles de plus en plus grands, garantissant à leurs clients, croiseurs débutants insatisfaits du spectacle de la mer, plus de plaisir que jamais.
Il fallait donc, pour l’attirer, offrir un choix de spas, d’attractions, de restaurants pour enfants et de clubs. « Leur taille permet un service inégalé », a déclaré Erminio Eschena, président de Clia France, qui représente la majorité des navires de croisière, et le marché continue d’être dominé par ces géants des mers. 2019 se terminera également par le lancement de deux navires géants, le MSC Grandiosa et le Costa Smeralda, capables de transporter respectivement 6 334 et 6 554 personnes. À bord, certains des voyageurs les plus riches ne devraient pas être à bord.
Le marché des petits bateaux est « davantage développé sur le segment premium, avec des navires proposant des escales inédites », note Erminio Eschena. Bien qu’il n’impacte qu’une petite partie (environ 1 million) des 30 millions de croisiéristes en 2019, le segment est en croissance. Le développement que les grandes entreprises de transport ne sont pas déçus. Celebrity Cruises a lancé le plus petit navire de sa flotte, le Celebrity Flora (100 passagers), aux Galapagos. Plus surprenant encore, MSC a commandé six bateaux d’une capacité inférieure à 1 000 passagers. Propriétaire de 18 géants des mers, jusqu’alors quatrième opérateur mondial, il a choisi de supprimer le « fun ship » pour ajouter la plus grande cabine.
D’où vient la révolution culturelle chez MSC ?Le succès du yacht club. Il y a dix ans, des armateurs italo-suisses ont installé ce pont réservé au-dessus de leurs navires. Les passagers d’environ 100 cabines bénéficient d’un service personnalisé, comprenant des majordomes, du prosecco illimité et des salons panoramiques privés à 60 mètres au-dessus de la proue. Les armateurs poursuivent donc cette logique avec des navires plus petits.
‘’Certains clients’’ en ont marre des parcs d’attractions méditerranéens et des gymkhanas. Elle veut redécouvrir la lenteur, le vieil art de la navigation. » Les chantiers navals prennent à nouveau des commandes pour des paquebots de 400 ou 500 passagers », a déclaré Vincent Groizeleau. Tandis que le Mastodonte sillonne la mer Méditerranée de Naples via Gênes et Palma de Majorque jusqu’à Barcelone, les bateaux de petit tonnage mouillent dans les emplacements privilégiés de Portofino ou de l’île de Ponza face à Cythère. « La petite unité respire la convivialité partagée », affirme Alain Soleil, président de Rivages du Monde, qui a connu un succès « inattendu » auprès de la plaisance croate.
Marie Krafft, proviseur de Star Clippers, se réjouit attend que des réservations excellentes de ses triade voiliers. Après des bains d’ hélianthe à cause trinquets, focs, drisses et piscines, les passagers peuvent secourir aux manœuvres et franchir à la hune. Des poupons navires, dans ceux-là de Variety Cruises, Celestyal Cruises ou Azamara Club Cruises, se prêtent de même aux croisières thématiques, qui ont le reflux en poupe. Outre-Atlantique, la conforme destination est observée. Le «Regent Seven Seas Explorer» pour son Picasso à bord, le «SeaDream 1», spécialisé chez les barbecues crémant et caviar, ou le surtout ancien «Crystal Esprit», pour subaquatique de caisse à bord (599 dollars la demi-heure), font le plein. Sur les mers, il n’y a pas que la grandeur qui compte.